L'exploitation du Boa constrictor par l'homme

Boa constrictor est aujourd'hui l'une des espèces de reptiles les plus exploitées par l'homme. Voici un document (Dodd (1986, 1987)) qui rend compte des importations légales de serpents aux États-Unis.

De 1977 à 1983, plus de 113000 boas vivants ont été importés, ce qui représentait presque la moitié de l'ensemble des serpents importés figurant sur la liste des espèces protégées établie par la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora).
Les importations d'animaux vivants ont baissé de 97% entre 1979 et 1983 du fait que de plus en plus d'animaux étaient utilisés pour la production d'objets en cuir.

En 1983, 6572 peaux entières de constrictor, 1714 objets de grande taille comme des mallettes, et 165843 objets de petite taille, principalement des chaussures, ont été importés aux États-Unis.

La seule autre espèce de serpent qui fournit autant de peaux et de cuir est le python réticulé (Python reticulatus). Bien que Otero de la Espriella (1978) décrive des élevages en Colombie, il est indubitable que la grande majorité des importations concerne des populations sauvages, dont la situation actuelle est totalement inconnue.

Étude publiée avec l'aimable autorisation de C.R. Smith, http://crinaustin.home.att.net/

Le marché du boa en Allemagne se transforme peu à peu en scène de crime

Nous avons déjà fait remarquer, dans notre page consacrée aux croisements, que même le plus stupide des éleveurs reconnaît que la demande en boas croisés a considérablement baissé depuis un certain temps.

La conséquence en est que, comme par miracle, tous les boas croisés ont disparu en une nuit et que seulement de « vrais boas » sont aujourd'hui proposés aux amateurs.

Mais il faut aussi noter que, depuis un certain temps, même le plus crédule des clients sait que la fraude sévit dès qu'il est question de « boas pure souche ».

Outre les mensonges et les escroqueries, un nouvel élément est apparu récemment : l'utilisation de faux documents CITES.

Un client autrichien nous a fait parvenir cette copie d'un faux document CITES. Il avait acheté un couple de boas croisés qui lui avaient été proposés comme des "boas Corn Island".

Pour tromper ce client, le vendeur a fait appel à la «fable numéro 1 en matière de fraude » :

"Les animaux ont été passés en contrebande en Allemagne et ont été saisis à la douane. Les douaniers m'ont donné les boas et j'ai décidé de les vendre".

Une telle histoire n'a rien de nouveau. Nous avons connaissance de nombreux cas de personnes ayant été trompées de cette manière. Ce qui est nouveau ici est que le vendeur a essayé de rendre son mensonge plus crédible avec un faux document CITES :


.... soit dit en passant, les douanes allemandes sont aussi peu compétentes pour délivrer un document CITES que l'est par exemple le ministère de l'agriculture pour délivrer un passeport.
Sur ce point, on peut mesurer la stupidité du fraudeur
(remarque : sur le faux document CITES, il est écrit qu'il a été établi par les services douaniers à l'aéroport international de Munich)

.... ceci est le document CITES original qui a été utilisé pour fabriquer le faux*
(on peut remarquer la signature identique et la forme identique des croix faites avec le stylo à bille)
* Entre-temps - le croirez-vous ? - nous avons appris que le certificat CITES ci-dessus était lui aussi un faux ! Ce document n'a jamais été délivré par l'autorité compétente.

Autrement dit, un faux document CITES a été utilisé pour fabriquer un autre faux document CITES (par une autre personne cette fois-ci).
Inutile d'en dire plus au sujet de l'honnêteté qui règne dans le marché du boa et de la fiabilité des documents CITES...

… nous conclurons en disant que les autorités ont bien sûr commencé à mener une enquête.

... Depuis, la rumeur s'est répandue qu'il est devenu fréquent en Allemagne de vendre des croisements en prétendant que ce sont de vraies localités pure souche.

Nous avons été à nouveau confrontés à cela il y a quelques jours, quand une de nos connaissances nous a proposé une portée de boas Hog Island à vendre. Nos recherches ont mis en évidence le fait qu'elle avait été trompée. En fait, il s'agissait de croisements entre Hog et Amarali.

Notre connaissance nous a donné son accord pour la publication du courrier dans lequel elle nous remercie. Si nous le publions, c'est pour inciter les gens à être plus prudents lorsqu'ils cherchent à acquérir de vrais boas de souche pure.

"Je souhaite vous remercier car c'est vous qui avez mis à jour l'erreur. Vous  pensez peut-être que je suis idiote, mais ça m'est égal quand je pense aux problèmes que j'aurais eu en vendant ces boas comme de purs Hog Island et en continuant à reproduire ces boas.

Je vais maintenant essayer de les vendre comme des croisements à un prix plus bas, en espérant trouver des acheteurs compréhensifs. L'un des mâles a déjà trouvé une bonne place. Espérons qu'il en sera de même pour les autres.

Je m'en veux vraiment de n'avoir pas poussé mes recherches aussi loin que vous l'avez fait. Il faut vraiment ne pas faire confiance à d'autres personnes et ne se fier qu'aux faits, lesquels sont souvent difficiles à découvrir. Après cet épisode, je me suis mise à faire des recherches sur l'origine de mes autres animaux. C'est en faisant des erreurs qu'on apprend.

Je n'ai pas pu joindre M. ******* depuis. Je lui ai donc écrit une lettre. Je suis curieuse de connaître sa réaction, mais je n'en attends pas grand-chose.

Merci encore et bonne chance !
Bien à vous*********